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Et maintenant quoi ?

Les républicains ont triomphé dans les récentes élections américaines, mais la vérité est que mes démocrates ont mérité leur défaite et il est temps pour eux de regarder la réalité en face. Cette débâcle est le résultat de plusieurs années de politique mal orientée. Mon parti paie un prix sévère pour avoir ignoré ou moqué les millions d’américains peu éduqués et mal informés dont la lutte pour un standard de vie décent est bien réelle. Voulant voir un aspect positif à cette spectaculaire défaite, j’espère qu’elle forcera mes démocrates à faire le ménage, trouver des solutions aux problèmes trop longtemps négligés et construire un parti dont le pays a un profond besoin.

Nous nous consolons pour le moment avec les programmes satiriques de la télé. L’équipe en place à la Maison Blanche prête généreusement au ridicule. Nous trouvons aussi le réconfort en suivant les manifestations d’opposants aux mesures stupides, cruelles, sexistes et racistes de la nouvelle administration, mais ne nous faisons pas trop d’illusions. Ces protestations vont probablement s’épuiser. S’opposer – à un homme, à un parti, à une loi – est relativement facile et surtout beaucoup moins important que construire un édifice que tous les américains et non pas seulement une fraction pourront adopter.

Ce qui est arrivé en Novembre 2016 s’est produit à la base et ne pourra être réparé qu’à la base. Je crois sincèrement que beaucoup de ceux qui ont voté pour le président actuel pour des raisons que je respecte vont un jour, bientôt j’espère, réaliser qu’ils se sont fait avoir. La tentation est grande de dire qu’ils se sont fait « trumper ». Attendre que leur vote fasse se renverser l’électorat n’est pas une stratégie acceptable. Il faut commencer par démontrer aux républicains de classe moyenne qu’ils ont voté depuis des années contre leurs intérêts, car leur parti est celui des nantis farouchement décidés à protéger leurs privileges. Il faut simultanément construire un projet s’appuyant sur des propositions concrètes et réalistes. Ce sera ensuite aux élus démocrates de convaincre leurs administrés que ces propositions prennent réellement en compte leurs problèmes et leurs angoisses. Bien sûr il y aura toujours des énergumènes et des racistes. Ils sont bruyants, mais je refuse de croire qu’ils sont la majorité.

Acceptons dès maintenant que la tâche est aussi urgente que monumentale, mais aussi qu’elle ne peut être confiée aux dirigeants actuels de notre parti. Inutile de les nommer, nous les connaissons tous. L’heure est venue de les remercier pour leur service et de demander à la generation suivante de réparer le dommage de plusieurs années.