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La Réunion. Questions et réponses.

 

Disons que nous nous trouvons dans une soirée à Manhattan, une réception et l’on fait connaissance, un verre en main avant d’échanger les cartes de visite. Nous allons bavarder, échanger des platitudes, mais d’ici cinq minutes, dix peut-être, mais pas davantage, je sais ce qui m’attend.

Q: “Avez-vous des enfants?”

Moi: “Oui. Deux fils et une fille.”

Q: “Est-ce qu’ils vivent à New York?”

Moi: “Non ils vivent à la Réunion.”

Ici imaginez un regard vide, un moment d’embarras et puis:

Q: “Intéressant. Comment l’appelez-vous déjà? »

Moi: « La Réunion. »

Q: « Où est-ce?”

Moi: “À l’est de Madagascar et à l’ouest de l’île Maurice, dans l’océan indien.”

Q: “Vraiment?”

Moi: “Oui, c’est une île française de 850.000 habitants à environ 11 heures d’avion de Paris et j’y vais chaque année au mois de juin – leur hiver – quand la température est supportable.”

Q: “Vos enfants sont nés là-bas?”

Moi: “Oh non, nous sommes tous parisiens. »

À ce moment, je sais que je n’y échapperai pas. Il va falloir expliquer par quelles mystérieuses circonstances, ils se sont tous retrouvés à l’autre bout du monde. J’ai répondu si souvent à cette question que je suis prêt à m’endormir debout

Je vais donc expliquer que mon fils aîné eut le choix, une fois ses études terminées, entre 10 mois de service militaire en uniforme ou 18 mois de service civil dans un territoire d’outre-mer. Ayant choisi cette dernière solution, il se retrouva sur l’île de la Réunion et aima suffisamment sa vie là-bas pour décider d’y rester et d’y faire carrière. Il y rencontra un jour sa femme et ils eurent 3 enfants. Des années plus tard, sa sœur lui rendit visite pour ses vacances. Elle fit ainsi connaissance avec un homme que son frère lui présenta et, pour vivre avec lui, abandonna sa carrière de publicitaire parisienne et s’installa à la Réunion où elle se reconvertit en institutrice. Un peu plus tard, mon second fils ayant perdu son job à Paris se vit proposer par son frère aîné de déménager et de continuer sa vie au soleil. Sans hésiter, il vendit maison et mobilier et emmena sa femme et ses 3 enfants à la Réunion. Et c’est ainsi que je me retrouvai avec 3 enfants et 7 petits enfants habitant la même petite ville sur une île de l’océan indien.

Et si par hasard, ma nouvelle connaissance veut en savoir davantage, je dirai que la Réunion est une île volcanique et que les éruptions du Piton de la Fournaise sont spectaculaires et que spectacle de la coulée de lave plongeant dans l’océan est extraordinaire. La Réunion est une destination de choix pour les fanatiques de nature et de sport. L’on y vient pour faire du surf, de la plongée, du parapente, pour faire de l’escalade ou du vélo, ou pour participer à des courses d’endurance. Sauter du haut d’une falaise en parapente piloté par mon fils aîné fut une expérience inoubliable.

La Réunion est peuplée d’européens, d’indiens, de chinois et d’une majorité de créoles. Bien que loin, fort loin de la métropole, l’on y retrouve tous les signes de la France que ce soit les panneaux routiers, l’usage de l’Euro, les bureaux de poste et les commissariats de police. Tout est semblable à ce que l’on trouve dans n’importe quel département français à l’exception peut-être des champs de canne à sucre, des palmiers et de la végétation luxuriante.

Ma vie serait plus simple si la Réunion était à une ou deux heures de train de Manhattan, et je verrai plus souvent mes enfants, mais c’est la vie, n’est-ce pas?