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Bons baisers de Russie

 

Je n’étais pas retourné en Russie depuis bien longtemps. Lors de ma dernière visite, le rideau de fer était fermement en place. Depuis, l’URSS s’est écroulée et la télé nous a régulièrement tenu au courant des changements au fur et à mesure qu’ils se produisaient et j’étais donc préparé. Le Gum de Moscou n’est plus un sinistre marché aux étagères vides, c’est maintenant un ensemble de magasins aux enseignes prestigieuses et des produits de luxe figurent dans les vitrines de Nevsky Prospect à Saint Petersbourg, l’équivalent de notre Faubourg St. Honoré.

La circulation dans les grandes villes est aussi épouvantable que chez nous, un signe de progrès, n’est-ce pas? Ce n’est pourtant pas la réalisation de ce changement qui a fait la valeur de ce voyage. On peut avoir vu cent fois des photos de la Place Rouge ou de la cathédrale Saint Basile ou encore du Palais d’Été de la Grande Catherine, on ne peut s’empêcher d’être impressionné par l’extraordinaire restauration de ces trésors architecturaux. Si le palais de Versailles n’a que peu été affecté par les conflits qui ont secoué le monde depuis le règne du Roi Soleil, il ne faut pas oublier que Saint Petersbourg fut détruit et pillé par les nazis. Le talent déployé pour la restauration de ces merveilles est extraordinaire.
Cela étant dit, l’on ne peut s’empêcher en visitant ces résidences impériales de réaliser qu’une révolution était inévitable. Il est surprenant que le peuple ait attendu jusqu’en 1917.

Le spectacle de Moscou le jour de la seconde inauguration de Putin me rappela que la Russie a une tradition de pouvoir autocratique sur les masses. Il y avait davantage de militaires et de policiers que d’ordinaires citoyens dans les rues le 7 mai. Putin ne connaîtra certainement pas le sort des Romanov en 1918, mais l’on se demande combien de temps le nouveau tzar sera capable de maintenir en place le couvercle du samovar.